Consommation

Et toi il a coûté combien ?

On sort juste de la période de Noël.
C’est donc normalement le moment pour nos enfants de jouer avec les (trop) nombreux jouets qu’ils ont reçu.

Mais comme je le disais dans un autre article, la priorité pour eux n’est en général pas de jouer mais de montrer aux copains ce qu’ils ont reçu.

Sauf que cette année, j’ai eu une variante.
Lors de la fameuse séance de déballage de tous les jouets reçu à Noël devant le meilleur ami, l’argent est venu s’inviter sur la table :

tu sais, ce jouet il a coûté 58 € !
Que ça ?
Ma grand mère a payé 152 € pour m’acheter celui là !

Un autre moyen pour l’enfant d’évaluer l’attention et l’importance reçu de la part de la personne qui lui a offert le jouet.

Etre différent

Que ce soit par leur façon de s’habiller, par un comportement excentrique, ou encore par un passage chez le tatoueur, certaines personnes cherchent continuellement à paraître différentes.
Notamment à l’adolescence.

En réfléchissant un peu, je me demande si au final ils cherchent réellement à être différent. Je pense au contraire qu’ils cherchent à appartenir à une communauté. Une communauté de gens qui leur ressemblent.
Et s’habiller comme eux, se comporter comme eux ou se faire un tatouage, c’est une manière d’obtenir la reconnaissance de cette communauté.

Les labels

Les appelations d’origine contrôlée (AOC), les AOP, les IGP, les écolabel etc ont tous le même fonctionnement : ils reconnaissent quelque chose. Une qualité de travail, un type de terroir, une façon de faire…

La négociation commerciale

Cherie, j’ai super bien négocié, on 50% de remise sur le canapé !

Ancrée dans nos cultures la négociation commerciale fait souvent partie du process d’acquisition d’un bien contre de l’argent. Un peu plus pour certains biens (canapé, voiture, maison) ou dans certains pays (afrique du nord).

Si on analyse la phrase ci-dessus, ce qui est intéressant de constater c’est que le fait d’obtenir une remise sur un achat comble autant le besoin d’économiser de l’argent que celui d’obtenir de la reconnaissance.

Le comportement naturel après une négociation fructueuse est effectivement bien souvent de s’en « vanter » et parader en criant son super taux de remise obtenu après un âpre combat avec le vendeur.

Autrement dit de faire reconnaître ses talents de négociateur.

Et ca va même parfois assez loin puisque la grande distribution a même inventé des systèmes de rémunérations spécifiques pour récompenser les bons négociateurs.

La magie de Noël disparaît

Pour d’obtenir de la reconnaissance, on a de plus en plus tendance à donner nous même les cadeaux aux enfants plutôt que de confier la tâche au père noël. Histoire de récolter nous même les lauriers et les yeux qui brillent des enfants.

Les cadeaux surprises se font eux aussi de plus en plus rares.

Pour deux raisons

1/ A force de vouloir être sûr d’acheter LE bon cadeau pour obtenir un maximum de reconnaissance (super mamie, super marraine), on demande maintenant aux enfants ce qu’ils veulent pour Noël.

2/ En général quand on offre un cadeau à quelqu’un c’est qu’on le connait. Si on tente un cadeau surprise et qu’on offre un truc complètement à côté de la plaque, celà peut être interprété comme un manque de (re)connaissance part la personne à qui ont a fait le cadeau.

Les armoires sont pleines

Le constat est le même dans beaucoup de familles. Les armoires à jouet des enfants sont pleines, souvent proportionnellement à la taille de la famille.

Malgré les invectives des parents à l’approche de Noël ou des anniversaires (Ne les gâtez pas trop !) les mamies, marraines et amis ont en effet tendance à offrir beaucoup de cadeaux.

Et leur but n’est pas combler un manque chez l’enfant (ses armoires sont pleines, il a de quoi jouer !). L’objectif est bien de combler leur besoin de reconnaissance à eux en montrant qu’ils sont de bonnes mamies, marraines, amis.

Donc même si l’armoire est pleine, ils continueront.


Et les enfants continueront à pouvoir eux aller chercher de la reconnaissance grâce à celà, en mode regarde ce que j’ai eu.

Les collections

Tout le monde à un ami qui collection des trucs : des timbres, des cartes postales, des pins, des montres des pièces du monnaie, des nains de jardins, des sous bocks, des étiquettes de melons, les petits trains…. On peut aussi trouver des appertophile (qui collectionnent les ouvres-boites), des lincudinophiles (pour les enclumes) et même des émétoaérosagophilie, les collectionneur de sacs de vomis (vides).

A priori donc des gens qui aime (phile) une sorte de truc.
Mais sérieusement, est ce qu’on peut vraiment aimer les sacs de vomis, les enclumes, les cônes de circulations ou les grattes dos (si si y a des collectionneurs aussi pour ces deux derniers.

Pour ma part je pense que ce qui motive avant tout ces collectionneurs s’est pas de posséder l’objet en lui même mais bien qu’à un moment il puisse les montrer à quelqu’un. Qu’on reconnaissance le temps et la patience (et parfois les sous) qu’il a mis en oeuvre pour accumuler tout celà pour accumuler tout ça.
Si vous devenez ami avec collectionneur vous l’avez d’ailleurs surement déjà constatés. Il ne va pas se passer longtemps avant qu’il vous montrer sa collection.

C’est exactement pareil du côté des enfants.
Quand le Mcdo du coin lance une nouvelle offre marketing du genre un menu acheté = une figurine offerte, je peux vous dire que votre enfant vas essayer de vous faire bouffer des frites tous les jours s’il le peut.
Et si vous observez bien son attitude, une fois les objets obtenus il ne joue pas réellement avec. Non. Par contre il va les mettre dans son sac pour les montrer aux copains.

Les objets personnalisés

La personnalisation est une tendance de fond qui se développe de plus en plus ces dernières années.

Avoir une inscription unique sur son t-shirt,
Choisir la couleur du toit de sa voiture,
Mettre une coque différente à son téléphone,
Acheter une bouteilel de coca avec son nom,
Imprimer son propre papier peint,
Avoir des conseils mode personnalisés via à un personnal shopper etc…

Tous ces comportements sont issus du même besoin : se différencier et cultiver la singularité.

Le consommateur cherche qui le rend unique, en accord à ses valeurs et à sa personnalité. Autrement dit il cherche à être reconnu pour sa personnalité unique.