Les enfants adorent les jeux de représentation dans lesquels ils font comme s’ils étaient des cowboys, des princesses, des stars de la chanson, des super-héros, leur maîtresse…. La liste est infinie, mais je pense que vous avez compris l’idée.
Ce qu’ils vont chercher au travers ces jeux, c’est de la reconnaissance. En se déguisant en super-héros, ils espèrent secrètement obtenir un petit bout de l’admiration dont bénéficient les super-héros, les princesses, les cowboys, les stars, et même parfois la maîtresse. Enfin là ça dépend des maîtresses 🙂
Et souvent leur décision n’est pas comprise. Pourquoi quelqu’un qui bosse dans une « belle boîte » avec une sécurité financière dans la durée (CDI + bon salaire) décide du jour au lendemain de tout plaquer, tout risquer pour se « mettre à son compte ».
Quand on creuse, en général il ressort 2 choses – le besoin de liberté : s’organiser comme on veut, travailler ou on veut – le besoin de faire un truc qui a du sens
Si on creuse un peu plus ce « qui a du sens« , celà veut souvent dire au final « qui m’apporte de la reconnaissance« . De la reconnaissance de la part de personnes qui comprennent que ce que je fais est utile et me remercie pour celà. La fameuse « satisfaction client ».
Et ces retours directs sont à mon sens bien plus faciles à obtenir quand on est à son compte dans une petite structure que dans une grosse boîte où souvent on ne sait plus pourquoi on fait les choses et à quoi elles servent.
Le besoin de reconnaissance est selon moi un des moteurs principaux des entrepreneurs mais également des consultants, freelance ou autre jobbeurs qui décident de travailler de manière plus directe avec leurs clients pour obtenir une reconnaissance plus directe.
Un des dangers de l’entreprenariat étant aussi ce fort focus sur la recherche de la reconnaissance, négligeant parfois même les besoins plus basiques de la pyramide de maslow : les besoins physiologiques (dormir, manger) et le besoin de sécurité (financière notamment).
Néanmoins, je pense que l’entreprenariat reste une des voies les plus intéressantes pour arriver à couvrir l’ensemble de ses besoins : physiologiques, sécurité, appartenance, estime de soi (via la reconnaissance) jusqu’au besoin d’accomplissement de soi. Que je prefère d’ailleurs appeler « sérénité ».
Quand un nouveau produit / service sort, en marketing on modélise ainsi la courbe des gens qui vont au fur et à mesure s’approprier cette nouveauté
La question est : qu’est ce qui motive les early adopters ? Qu’est ce qui fait qu’à un moment donné des gens vont acheter un objet innovant, tester un nouveau resto ou être parmis les premiers à acheter la nouvelle version de….
Bien souvent ce n’est pas que dû au service rendu par l’objet en lui-même. Je pense qu’une partie de la motivation se situe dans la reconnaissance que l’on obtient pour avoir su, avant les autres, dénicher cette nouveauté.
C’est ce talent de dénicheur de pépite, personne innovante, personne qui s’y connaît » qui est reconnu par les autres via des phrases du genre « toi qui t’y connais en resto, toi qui est un geek… ».
Le coeur même du fonctionnement de Facebook c’est la reconnaissance.
Facebook a même réussi le tour de force lui donner une forme (un pouce) via son bouton Jaime : un véritable shoot de reconnaissance, plus ou moins puissant selon qui vous l’envoit.
Qui n’a jamais guêté désespéremment la petite icône rouge qui vous indique une notification ou scrollé frénétiquement sur son app facebook pour la recharger dans l’espoir de voir apparaître un Jaime ?
Et c’est aussi vrai sur les autres réseaux sociaux : – des gens font parfois des choses bien étranges, voir dangereuses pour récoleter quelques « coeurs » sur Tik Tok – on améliore ses photos à grands coups de filtres pour obtenir quelques « coeurs » sur Instagram – on essaye de tweeter des trucs intéressants ou être le plus rapide sur Twitter pour avoir un max de « retweet » – et certains s’improvise même chanteur sur Smule pour avoir quelques « coeurs »
Bref, le juteux business de tous les réseaux sociaux est basé sur le fait qu’ils arrivent à nous distiller des doses régulières de reconnaissance. Et c’est comme celà qu’ils arrivent à nous faire revenir régulièrement sur leur app et donc monétiser cette audience.
J’ai l’impression que dans le foot, l’argent fait le bonheur, mais seulement jusqu’à un certain point. Si on scrute un peu les clubs qui gagnent de grandes compétitions européenne on remarque que ceux qui ont le plus d’argent ne figure pas souvent au palmarès.
Ils ont beau avoir l’argent, les grands joueurs, souvent ces clubs n’arrivent pas à gagner la League des Champions. Et le lendemain, les footeux vous expliqueront pourquoi : « je crois qu’il leur a manqué un petit truc, », les autres ont montré plus d’envie, ils se sont plus battus« .
Que faut-il en déduire ? Dans les moments où il faut ce surpasser, puiser dans ses ressources, dépasser ses limites, ce n’est pas le nombre de 0 derrière le chéque qui fait la différence.
Ce qui fait la différence, c’est l’envie de se dépasser pour le club, et plus précisemment pour le public. Car le public peut nous amener bien plus que l’argent : la reconnaissance.
Quoi de plus gratifiant que d’avoir un stade entier debout chantant votre nom suite à un but ?